Lutte contre le chômage en France : l’objectif du plein-emploi semble de plus en plus difficile à atteindre

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La concrétisation de cette promesse devient de plus en plus douteuse. L’objectif du plein-emploi, mentionné en 2022 par Emmanuel Macron lorsqu’il était candidat à sa réélection présidentielle, semble s’éloigner. D’après une étude récente de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), publiée le mercredi 15 novembre, le taux de chômage en France (hors Mayotte) a connu une hausse de 0,2 point entre juillet et septembre, atteignant 7,4 %.

Ce taux, qui représente la proportion de chômeurs parmi la population active par rapport à l’ensemble des actifs (en emploi ou sans emploi), avait déjà augmenté de 7,1 % au premier trimestre de l’année à 7,2 % au trimestre suivant.

Au troisième trimestre, le nombre de personnes sans emploi a augmenté de 64 000, atteignant ainsi un total de 2,3 millions, d’après les données de cet organisme. Sur un an, le taux de chômage a aussi connu une hausse de 0,2 point, revenant à son niveau du deuxième trimestre 2022, comme l’indique l’Insee.

L’Institut national de la statistique utilise la définition du chômeur selon le Bureau international du Travail (BIT), qui inclut toute personne de 15 ans ou plus qui, durant la semaine de référence, n’a pas d’emploi, est disponible pour travailler dans les deux semaines suivantes et a activement cherché un emploi ou trouvé un emploi à commencer dans les trois mois, selon les précisions de l’Insee.

5,35 millions d’individus enregistrés dans les catégories A, B et C chez Pôle emploi

Le total des personnes inscrites à Pôle emploi et tenues de chercher un emploi – regroupées dans les catégories A (sans activité), B et C (avec activité réduite) – a augmenté de 0,2 % au troisième trimestre. Ceci représente une moyenne de 5,35 millions d’individus en France, hors Mayotte, comme l’a rapporté une étude de la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares) le 25 octobre.

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Selon cette entité du ministère du Travail, qui utilise une méthode de calcul différente de celle de l’Insee, le nombre de demandeurs d’emploi sans activité a augmenté de 19 300.

Ces données renforcent le doute des économistes quant à l’atteinte de l’objectif de plein-emploi, c’est-à-dire un taux de chômage inférieur à 5 %, d’ici la fin du mandat présidentiel en cours. Le marché du travail semble être affecté par un ralentissement de la croissance économique, après y avoir résisté auparavant. Au troisième trimestre, le produit intérieur brut (PIB) n’a augmenté que de 0,1 %, selon une estimation de l’Insee publiée le 31 octobre.

Une proposition de loi visant le plein-emploi approuvée à l’Assemblée nationale

L’expression « plein-emploi » est fréquemment utilisée par le gouvernement, presque comme une forme d’autosuggestion. Mardi, l’Assemblée nationale a approuvé un projet de loi visant ce but, proposé par Olivier Dussopt, le ministre du Travail, du plein-emploi et de l’insertion. Ce projet inclut notamment l’exigence pour les demandeurs d’emploi de signer un contrat d’engagement qui prévoit un accompagnement d’au moins « quinze heures d’activité par semaine ».

Un texte antérieur, aussi présenté par Olivier Dussopt, définissait clairement l’objectif du gouvernement dans son titre : la loi du 21 décembre 2022 concernant des mesures d’urgence pour le fonctionnement du marché du travail en faveur du plein-emploi.

Dans son programme de réélection, Emmanuel Macron avait affirmé que « le plein-emploi [était] à portée de main ». Le gouvernement a mis en avant la diminution du chômage entre 2017 et 2022, une période marquée par les conséquences économiques et sociales de la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19.

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La France n’a pas expérimenté le plein-emploi depuis la fin des années 1970, après les Trente Glorieuses (1945-1975), une ère de croissance intense souvent rappelée comme un âge d’or dans l’histoire nationale.

Brice

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