Le paludisme, également connu sous le nom de malaria, est une maladie parasitaire transmise par la piqûre d’un moustique infecté. Cette maladie représente un enjeu majeur de santé publique dans les pays tropicaux, y compris au Cameroun. Dans cet article, nous faisons un état des lieux de la lutte contre le paludisme au Cameroun et présentons les actions engagées pour réduire l’impact de cette maladie sur la population.
Le paludisme au Cameroun : un fardeau pour la santé publique
Au Cameroun, le paludisme est la principale cause de mortalité, responsable d’environ 30% des décès dans le pays. Il constitue également la première cause de consultation médicale. Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), environ 6 millions de cas de paludisme sont recensés chaque année au Cameroun, touchant surtout les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes, qui représentent les groupes les plus vulnérables face à cette maladie.
Les facteurs favorisant l’expansion du paludisme
Plusieurs facteurs contribuent à la propagation du paludisme au Cameroun :
- Le climat tropical humide, avec de fortes précipitations et des températures élevées, favorise la prolifération des moustiques vecteurs du parasite responsable de la maladie.
- Le manque d’accès à des structures de santé adéquates rend difficile l’identification et le traitement précoces des cas de paludisme.
- Les pratiques agricoles, notamment l’irrigation, ont augmenté les sites potentiels de reproduction des moustiques.
- Les mouvements de population facilitent la circulation du parasite entre différentes régions du pays.
Les stratégies nationales de lutte contre le paludisme au Cameroun
Pour faire face à cet enjeu de santé publique, le gouvernement camerounais a mis en place un certain nombre de mesures et d’interventions visant à réduire l’incidence du paludisme dans le pays.
La distribution gratuite de moustiquaires imprégnées d’insecticide
L’une des principales interventions pour prévenir la transmission du paludisme est la distribution gratuite de moustiquaires imprégnées d’insecticide à longue durée d’action (MILDA) aux populations à risque. Ces moustiquaires constituant une barrière physique et chimique permettent de protéger les individus contre les piqûres des moustiques infectés. Depuis 2015, près de 20 millions de MILDA ont été distribuées au Cameroun.
Le renforcement de la prise en charge des cas de paludisme
Afin d’améliorer la détection précoce et le traitement des cas de paludisme, le gouvernement compte sur la formation et la sensibilisation des professionnels de santé. En outre, l’approvisionnement en médicaments antipaludiques et en tests de diagnostic rapide (TDR) a été renforcé dans les structures de santé.
Le contrôle des vecteurs et la lutte contre leurs habitats
Pour réduire la propagation du paludisme, des actions de contrôle des moustiques sont également menées, notamment par l’épandage d’insecticides dans les zones à risque et la destruction des sites de reproduction des moustiques. Par ailleurs, des campagnes de sensibilisation auprès des populations encouragent à adopter des comportements permettant de limiter les contacts avec les moustiques, comme le débroussaillage ou l’élimination des eaux stagnantes.
Les partenaires internationaux et leur soutien à la lutte contre le paludisme
La lutte contre le paludisme au Cameroun bénéficie également de l’appui financier et technique de plusieurs partenaires internationaux, tels que :
- L’Organisation mondiale de la Santé (OMS), qui fournit des orientations techniques et stratégiques pour le contrôle du paludisme.
- Le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, qui finance des programmes de distribution de MILDA et d’amélioration de la prise en charge des cas de paludisme.
- L’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), qui soutient les efforts de renforcement des systèmes de santé et de surveillance épidémiologique.
- Des organisations non gouvernementales, comme Médecins sans frontières (MSF) ou Malaria No More, qui œuvrent sur le terrain pour la prévention et le traitement du paludisme.
Les défis à relever pour une éradication durable du paludisme au Cameroun
Malgré les progrès réalisés dans la lutte contre le paludisme au Cameroun, plusieurs défis restent à surmonter afin de parvenir à une élimination durable de la maladie :
- Assurer l’accès universel aux interventions de contrôle du paludisme, notamment les MILDA et les médicaments antipaludiques, en particulier dans les zones rurales et les populations marginalisées.
- Améliorer la formation des professionnels de santé et la qualité des services de diagnostic et de traitement du paludisme.
- Mettre en place des systèmes de surveillance épidémiologique efficaces pour suivre l’évolution de la maladie et adapter rapidement les interventions.
- Encourager la recherche et le développement de nouveaux outils et stratégies pour le contrôle du paludisme, notamment face à l’émergence de résistances aux insecticides et aux médicaments antipaludiques.
En somme, la lutte contre le paludisme au Cameroun reste un combat constant qui nécessite une mobilisation multisectorielle et la collaboration entre les acteurs nationaux et internationaux. Seuls des efforts concertés et soutenus permettront d’atteindre l’objectif d’élimination de cette maladie dévastatrice.