Dans son rapport du 6 décembre 2023, Santé publique France met en garde contre une nouvelle variante de Covid-19 en circulation sur le territoire français, nommée JN.1.
Selon le rapport, l’activité de COVID-19 a légèrement augmenté dans la médecine ambulatoire et les hôpitaux, en particulier chez les personnes âgées de 65 ans et plus, avec 1 527 hospitalisations entre le 27 novembre et le 3 décembre 2023.
Hausse des hospitalisations et détection du virus dans les eaux usées
Les tests en laboratoire confirment également cette augmentation dans l’ensemble des groupes d’âge parmi la population testée. De plus, il y a eu une augmentation importante de la détection du SARS-CoV-2 dans les eaux usées cette semaine, ce qui indique une circulation active du virus en France.
JN.1 : Une nouvelle variante issue de la famille Omicron
La nouvelle variante JN.1 est probablement responsable de la hausse des cas au cours des trois dernières semaines. L’Organisation mondiale de la santé la classe comme une « variante d’intérêt » – le deuxième niveau sur trois. La circulation du SARS-CoV-2 était en augmentation dans les Hauts-de-France, en comparaison avec la semaine précédente, avec un taux d’incidence régional estimé à 33 cas pour 100 000 habitants. Le nombre d’hospitalisations pour cause de Covid-19 est aussi en hausse.
Les mesures barrières toujours essentielles
Dans ce contexte, Santé publique France souligne que l’adoption systématique des mesures barrières par tous est indispensable, notamment le port du masque en présence de symptômes ou dans les lieux bondés et autour des personnes vulnérables.
Fonctionnement des services de santé malgré la situation
Cette nouvelle vague ne semble pas contrarier le fonctionnement des hôpitaux et Catherine Latger, directrice du centre hospitalier de Compiègne-Noyon, confirme cet engagement : « Nous nous battons plus que jamais pour offrir les meilleurs soins possibles aux patients. »
- Concernant le département d’ORL qui pourrait disparaître au printemps faute de personnel disponible, la direction indique qu’elle est en contact avec le CHU d’Amiens pour maintenir les consultations et organiser un parcours vers cet établissement universitaire.
- Le service de médecine addictologie sera transformé en hôpital de jour, avec la volonté de maintenir cette activité.
- En ce qui concerne les urgences, Catherine Latger insiste sur le fait qu’en dépit d’un effectif en dessous du seuil de 50 %, le service n’a jamais fermé un seul jour. Un deuxième dispositif SMUR est prévu pour le printemps prochain, actuellement suspendu, avec une équipe paramédicale comme celle existant à Noyon.
Appréhension et spéculation autour du variant JN.1
Le variant JN.1 est une sous-espèce de la variante BA.2.86, surnommée Pirola, qui se répand en France depuis la fin août. En Grande-Bretagne, cette souche a représenté un cas sur treize le mois dernier et est plus prolifique que toutes les autres souches, suscitant des inquiétudes quant à une nouvelle vague.
L’épidémiologiste et professeur de santé publique Philippe Amouyel explique à Ouest-France : « La variante Pirola est vraiment différente de la famille Omicron, avec des mutations qui diffèrent de celles pour lesquelles les gens ont été immunisés. C’est pourquoi nous pensons qu’il y a un risque d’une nouvelle vague épidémique avec le variant JN.1, même si c’est vraiment spéculatif à ce stade. »
Hausse de l’activité épidémique et hospitalisations
En France, l’activité épidémique est en hausse, principalement chez les personnes âgées :
- La semaine 48 a observé une tendance à la hausse des cas suspects de Covid-19 lors des consultations SOS Médecins dans la plupart des groupes d’âge, notamment chez les 65 ans et plus, avec 590 consultations (soit 6,4 %).
- Le nombre d’hospitalisations après des cas suspects de Covid-19 était de 1 824, soit 2,7 % de l’ensemble des hospitalisations suivies par les agences de santé.
Depuis le début de la pandémie, il y a eu plus de 771 863 775 cas de coronavirus dans le monde et 6 982 739 décès.