La CNTPEP-CGT exige une enquête sur les annonces illégales
Le Comité National des Travailleurs Précaires et d’Emploi Privé (CNTPEP) de la CGT a récemment exigé, dans une lettre datée du jeudi 18 janvier, une enquête sur Sarah Lacoche, responsable de la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes, ainsi que le ministre de l’Economie Bruno Le Maire, concernant les offres illégales émanant de France Travail. Le syndicat estime que 61,1% des offres sont en violation de la loi, soit 1 170 sur 1 915 annonces examinées dans une publication parue jeudi dernier.
Méthodologie de sélection des offres par la CNTPEP-CGT
La méthode employée par la CNTPEP-CGT consiste à sélectionner les offres selon trois critères : un lieu de travail dans les grandes villes où se dérouleront les événements des Jeux Olympiques 2024 (Lille, Paris, Saint-Denis Nantes Bordeaux Nice Lyon Lille et Saint-Etienne), un secteur économiquement tendu limité aux services de transport pour les particuliers et à la construction, et un temps de publication en sélectionnant uniquement les annonces publiées pendant une journée. Pierre Garnodier, Secrétaire général de la CNTPEP-CGT, a expliqué cela ce vendredi à Merci pour l’info.
Qu’est-ce qu’une offre illégale ?
Le syndicat, qui a déjà publié une quinzaine d’études sur ce sujet, définit d’abord les offres illégales comme celles qui n’existent pas ou ont déjà été pourvues. Lorsque l’on appelle l’agence d’emploi temporaire responsable de l’offre, on constate qu’elle ne dure qu’un jour. Selon la compétences union dans sa lettre postée sur son site Web, il est interdit de diffuser des annonces d’emploi ou de travail à domicile contenant des informations fausses ou trompeuses concernant :
- l’existence, la disponibilité réelle, l’origine, la nature et la description des emplois ou du travail à domicile proposé;
- la rémunération et les avantages supplémentaires proposés;
- le(s) lieu(x) où les travaux seront effectués.
En l’absence d’ouverture d’enquête sur cette affaire, l’organisation envisage un bras de fer avec le gouvernement car il s’agit d’un choix politique de laisser les vautours de l’emploi inquiétés, selon Pierre Garnodier, en référence aux sites partenaires de France Travail qui utilisent les données personnelles et les CV des demandeurs d’emploi.
La réponse de France Travail
Interrogée par Merci pour l’info ce vendredi, la direction générale de France Travail affirme que 92,9% des offres publiées par Pôle emploi sont conformes à la réglementation légale, et que 7,1% des annonces sont en infraction avec les règles. Ce constat est basé sur une étude menée en 2023 par un cabinet indépendant portant sur un échantillon de 5 000 annonces sélectionnées de manière aléatoire. Chaque année, les résultats de cette étude sont pris en compte par France Travail pour adapter ses algorithmes afin de rendre son système de détection automatisé encore plus efficace, tout en développant des formations pour ses conseillers afin d’identifier au mieux les offres illégales.
France Travail conteste néanmoins la méthodologie employée par la CNTPEP-CGT, remettant en cause la composition du panel et la fiabilité de l’analyse menée directement par le syndicat. L’opérateur considère que l’union fait une confusion entre qualité et légalité, dénonçant notamment le fait que plusieurs annonces identiques soient postées à travers différents canaux.
