Le salaire minimum français, aussi connu sous le nom de SMIC (Salaire Minimum de Croissance), connaîtra bientôt une augmentation automatique.
Dès le 1er janvier 2024, les travailleurs au salaire minimum bénéficieront d’une hausse nette de 15 € par mois.
Le mécanisme d’augmentation du SMIC s’appliquera en 2024
Il convient de rappeler que la France est l’un des rares pays où le salaire minimum augmente mécaniquement chaque année. Depuis 2013, cette augmentation prend en compte l’inflation observée pour les ménages aux revenus les plus faibles ainsi que la moitié du gain de pouvoir d’achat des ouvriers et employés. Pour 2024, la formule d’indexation appliquée entraînera donc une hausse de 1,13 % du SMIC horaire brut, le faisant passer à 11,65 € contre 11,53 € actuellement. En termes nets, cela représentera une augmentation mensuelle de 15,61 €, portant le SMIC net mensuel à 1 398,69 € selon l’Agence France-Presse (AFP).
Pas de coup de pouce pour le moment
- Depuis 2012, aucun « coup de pouce » supplémentaire n’a été accordé au-delà de l’augmentation automatique.
- Aucune perspective d’un tel coup de pouce pour janvier 2024.
- Des économistes consultés s’opposent à cette idée en raison des potentielles répercussions négatives sur l’emploi des personnes vulnérables.
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Inflation et compression des salaires : repenser le SMIC ?
Cette décision intervient dans un contexte d’inflation importante ces derniers mois. Pour rappel, les prix avaient augmenté de 5,7 % en mars par rapport à l’année précédente. Néanmoins, le taux d’inflation a ralenti depuis, atteignant 3,5 % en novembre contre 4 % en octobre selon l’INSEE (Institut National de la Statistique et des Études Économiques).
La hausse du coût de la vie impacte directement le nombre d’employés touchant le salaire minimum : au 1er janvier 2023, ils étaient 17,3 % des employés, soit 3,1 millions de personnes issues du secteur privé non agricole, à bénéficier d’une revalorisation. Dans ce contexte, il convient de se poser la question de la pertinence du mécanisme actuel. Certaines voix appellent à repenser l’indexation du SMIC et à moduler son augmentation en fonction des différentes industries concernées.
Une proposition consiste à créer différents paliers de salaire minimum en fonction du secteur d’activité, afin d’éviter une compression trop importante des salaires autour du SMIC. En effet, lorsque plusieurs niveaux d’ancienneté sont concernés par la hausse du salaire minimum, cela peut entraîner une diminution des écarts de salaires entre les travailleurs.
Le cas des branches professionnelles
- 34 branches sur environ 170 ont un salaire minimum inférieur au SMIC, sans prendre en compte la revalorisation de janvier.
- Les employeurs sont tenus de compenser la différence entre le salaire versé et le SMIC dans ces cas-là.
- La situation actuelle soulève la question du rôle des accords de branche dans l’évolution du salaire minimum.
Quel avenir pour le salaire minimum en France ?
Plusieurs pistes pourraient être explorées pour adapter ou améliorer le mécanisme d’augmentation du salaire minimum :
- Examiner attentivement la formule d’indexation : il peut être pertinent de vérifier si elle prend bien en compte l’ensemble des facteurs influant sur le niveau de vie des travailleurs au SMIC.
- Tenir compte des spécificités des différents secteurs : adapter le système d’accords de branche pourrait permettre de mieux cibler leurs besoins respectifs et d’orienter au mieux les hausses de salaire.
- Envisager une modulation géographique : des disparités existent entre régions françaises et peuvent appeler à moduler les montants du salaire minimum en fonction des niveaux de vie locaux.
