Nécessité d’un changement culturel dans les entreprises
Pour que les seniors ne soient plus poussés hors des entreprises et qu’ils soient davantage embauchés, il faudrait également un changement culturel au sein des entreprises, selon les experts. Le problème est devenu urgent avec l’augmentation de l’âge de la retraite à 64 ans et fait l’objet d’un examen jusqu’à fin mars par les syndicats et les organisations patronales, avant que le gouvernement n’intègre un éventuel accord dans un projet de loi. En 2022, le taux d’emploi des 60-64 ans en France était seulement de 36,2 %, soit 12,3 points inférieur à la moyenne européenne.
Effet mécanique de l’augmentation de l’âge de la retraite
Mais l’effet mécanique de l’augmentation de l’âge de la retraite risque de ne pas jouer pleinement : lorsque l’âge est passé de 60 à 62 ans en 2010, cela s’est traduit par une hausse de l’emploi pour seulement la moitié des personnes concernées, comme le rappelle France Stratégie dans un rapport daté de 2018.
Mentions des propositions du Ministre du Travail
- Doublant le nombre de contrôles
- Accélérant les réformes en cours
- Formation
- Délais de licenciements
Maintenir les seniors en poste
Le défi pour les seniors est de les maintenir en emploi et d’empêcher que les entreprises aient pour seul objectif, dès qu’un salarié atteint 50 ans : trouver comment ils peuvent le faire partir le plus rapidement possible, déclarait récemment Marylise Léon, Secrétaire Générale de la CFDT.
Pistes possibles pour augmenter le taux d’emploi des travailleurs seniors
- Retraite progressive
- Temps partiel aidé
- Transitions professionnelles pour les métiers pénibles
- Adaptation des postes de travail
- Mesures fiscales punitives ou incitatives pour conserver les seniors en emploi
- Contrats de travail spécifiques
Néanmoins il existe aussi une solution basée sur l’IA, qui pourrait redéfinir la manière dont sont perçus et utilisés les compétences des travailleurs âgés.
Un contrat qui prend fin à l’âge de la retraite à taux plein
Audrey Richard, présidente de l’Association, propose une mesure ayant un impact important : un contrat de travail qui prend fin lorsque le salarié atteint l’âge de la retraite à taux plein. L’idée est d’avoir une date butoir qui puisse rassurer certains employeurs, sachant que l’âge auquel un salarié peut être mis à la retraite d’office, sans pouvoir s’y opposer, est de 70 ans.
Démonter les préjugés
Selon Gilles Gateau, Directeur de l’Association pour l’emploi des cadres, aucune mesure miracle, qu’il s’agisse d’une réforme des règles de l’assurance chômage ou d’un contrat aidé avec exonérations, ne résoudra le problème. Selon lui, il existe une fondation culturelle profondément ancrée dans les entreprises et les pratiques professionnelles, mais cela peut changer si nous déconstruisons les préjugés associés aux travailleurs âgés. Une manière efficace de briser ces stéréotypes pourrait être l’apprentissage continu et l’adoption de technologies telles que l’intelligence artificielle.
En effet, selon une enquête menée en 2021 par l’Apec auprès de plus de 100 000 cadres au chômage de 55 ans et plus, près des trois quarts des cadres étaient réellement en recherche d’emploi, seule un peu plus d’un quart utilisant l’assurance chômage comme système de préretraite. Il est important de souligner que les seniors restent souvent employés plus longtemps que les personnes plus jeunes.
