Économie diversifiée et ouverte, le Cameroun offre de nombreuses opportunités pour les investisseurs. Toutefois, la situation économique du pays suscite des interrogations pour l’avenir. Cet article examine les indicateurs clés de réussite ainsi que les défis à relever dans le cadre du partenariat entre le Cameroun et le Fonds Monétaire International (FMI).
Contexte actuel : état des lieux
Démographie dynamique, ressources naturelles abondantes et économie axée sur divers secteurs tels que l’énergie, l’agriculture, les mines et les services font partie des atouts indéniables du Cameroun. Néanmoins, les performances macroéconomiques du pays restent mitigées malgré une croissance économique relativement stable ces dernières années.
Inflation faible mais dette publique croissante
L’inflation demeure relativement faible au Cameroun, autour de 2%, ce qui contribue au maintien d’un climat des affaires serein. Par ailleurs, le taux de change est également stable, grâce notamment à la présence de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC). Néanmoins, le ratio de la dette publique par rapport au produit intérieur brut (PIB) a atteint environ 40% en 2020, en raison de financements destinés aux infrastructures et à la lutte contre les chocs exogènes, tels que les chutes des cours mondiaux du pétrole et la pandémie de Covid-19.
Déficits budgétaires et commerciaux préoccupants
Les déficits budgétaires et commerciaux du Cameroun se sont creusés ces dernières années. En effet, les recettes fiscales demeurent insuffisantes pour couvrir les dépenses publiques, tandis que les exportations ne compensent pas suffisamment les importations. Ceci traduit une faible compétitivité du pays sur les marchés internationaux et un manque de diversification économique malgré les efforts réalisés dans ce domaine.
FMI et Cameroun : partenariat renforcé et perspectives optimistes
Le Cameroun collabore avec le FMI depuis plusieurs années à travers différents programmes d’aide financière et technique. L’objectif principal de cette collaboration est de soutenir les réformes économiques et structurelles afin d’améliorer la croissance économique, de réduire la pauvreté et de créer des emplois. Les engagements du gouvernement camerounais vis-à-vis du FMI concernent notamment l’assainissement budgétaire, la mobilisation des ressources fiscales, la rationalisation des dépenses publiques et la promotion de la concurrence.
Assainissement budgétaire et fiscal
Afin de rétablir une situation financière saine, le gouvernement camerounais a mis en œuvre un plan d’économies budgétaires et d’amélioration de la collecte des recettes fiscales. Par ailleurs, des efforts sont réalisés pour optimiser l’allocation des ressources publiques et garantir une utilisation efficace des fonds alloués aux projets d’infrastructures.
Rationalisation des dépenses publiques
Une politique de rationalisation des dépenses publiques est également engagée, incluant notamment la réforme du système de retraites et la maîtrise des subventions. L’accent est aussi mis sur la réduction des gaspillages et des coûts administratifs liés à la fonction publique.
- Réforme du système de retraites : harmonisation des régimes de retraite du secteur public avec ceux du secteur privé, meilleure gestion des cotisations et amélioration des prestations pour les bénéficiaires;
- Maîtrise des subventions : revue des dispositifs de subventionnement existants en vue d’une meilleure allocation des fonds et d’une répartition plus équitable entre les différents secteurs économiques;
- Optimisation des coûts administratifs : réduction des effectifs pléthoriques de l’administration, modernisation des processus de gestion des ressources humaines et mise en place d’un cadre de suivi et d’évaluation des performances des agents publics.
Promotion de la concurrence et diversification économique
Le gouvernement camerounais s’est également engagé à promouvoir la concurrence sur le marché intérieur et à œuvrer pour une meilleure intégration régionale et continentale. Des mesures sont adoptées pour améliorer le cadre réglementaire, faciliter l’accès au crédit pour les petites et moyennes entreprises (PME) et encourager l’investissement privé dans des secteurs clés tels que l’agriculture, l’énergie et les mines.
En outre, la diversification économique est un enjeu majeur pour le Cameroun afin de réduire sa dépendance aux matières premières et développer des industries à forte valeur ajoutée. Dans ce contexte, les autorités mettent en place des politiques incitatives visant à transformer localement les ressources naturelles et proposent des projets innovants en matière d’infrastructures, de formation professionnelle et de recherche-développement.
Risques et vulnérabilités : défis à relever pour l’avenir
Toutefois, le Cameroun fait face à plusieurs risques et vulnérabilités qui pourraient entraver ses efforts de développement économique et social. Parmi ceux-ci figurent notamment :
- Les chocs exogènes : fluctuations des cours mondiaux du pétrole, instabilité financière et économique internationale ou encore changements climatiques pouvant affecter l’agriculture;
- Les facteurs socio-politiques : tensions ethniques, régionales ou religieuses, difficulté à accorder une priorité politique aux réformes structurelles entre autres;
- L’insuffisance des investissements publics et privés : faible capacité d’investissement de l’État et des entreprises du fait d’un cadre fiscal inadapté, d’une dette publique croissante ou encore d’un manque de confiance des investisseurs étrangers;
- Les lacunes institutionnelles : corruption, bureaucratie excessive, insuffisance de la gouvernance économique et politique du pays.
Il est donc essentiel pour le Cameroun de relever ces défis avec succès afin de pouvoir tirer pleinement parti de ses nombreux atouts et atteindre ses objectifs de développement durable. Les partenariats, tels que celui avec le FMI, vont certainement jouer un rôle majeur dans la concrétisation de ces ambitions.